samedi 26 octobre 2013

Les corps distordus d'Annie Kurkdjian

Des corps difformes, torturés, infirmes, étirés, mis en scène dans l’absurdité, la violence parfois, et toujours sans pudeur. C’est encore un univers très particulier, empreint d’images très fortes, voir dures, que je vous propose de découvrir aujourd’hui à travers l’interview de sa créatrice : Annie Kurkdjian. La peintre libanaise au parcours atypique a gracieusement accepté de répondre à mes questions. Retrouvez une courte biographie ainsi que son actualité sur le site de la Galerie Théo de Seine, qui la représente en France.


mercredi 5 juin 2013

Un prophète au Louvre

Le musée du Louvre présente jusqu’au 24 juin 2013 sa très intéressante exposition « De l’Allemagne » qui retrace le parcours chronologique de l’art allemand depuis l’occupation napoléonienne jusqu’à la montée du nazisme. A cette occasion, j’ai découvert la toile intitulée « Le Prophète » du très peu célèbre Jakob Steinhardt, un peintre juif allemand exilé en Palestine en 1933. C’est l’émotion de cette découverte que je vais tenter de vous faire partager aujourd’hui, tout en vous incitant vivement à vous rendre à l’exposition avant qu’elle ne s’achève.


Jakob Steinhardt, Le Prophète, 220,5x160,5cm, 1913


















































vendredi 24 mai 2013

Petit point sur le triangle

Depuis quelques années, les hipsters ne jurent que par le triangle, motif qu’ils arborent en tatouage, pendentif ou boucle d’oreille, avec un troublant souci de tous s’uniformiser dans leur prétendue originalité. Mais si ces branchouilles adeptes de musique électro minimale et de MacBooks Pros se sont appropriés cette forme géométrique, ça n’en demeure que très récent. Le triangle est, depuis toujours, un formidable outil pour les mathématiciens et les artistes (les vrais, pas ceux qui publient trois photos sur Instagram). Il a ainsi permis à Thalès et Pythagore de développer leurs théorèmes autant qu’a Géricault de dynamiser la composition du Radeau de la Méduse. Sa symbolique forte, qui réside dans la simplicité de sa forme et son profil en « pointe de flèche » a également servi de nombreux pouvoirs politiques ou religieux tout au long de l’histoire. Voici donc, accompagné d’un inévitable jeu de mot douteux, un petit point sur le triangle.






























jeudi 16 mai 2013

Patricia Piccinini, l'homme et les monstres

La Fondation Cartier présente jusqu’au 29 septembre 2013 la deuxième exposition personnelle de Ron Mueck en France. L’occasion pour moi de présenter Patricia Piccinini, une autre hyperréaliste australienne, qui bouscule nos habitudes.

Patricia Piccinini, The Long Awaited (La tant attendue), 2008




























"J’ai répandu mes rêves sous vos pieds." C’est ainsi que s’intitulera la prochaine exposition de Patricia Piccinini à la Roslyn Oxley9 Gallery de Sydney, qui la représente depuis ses débuts. Cette phrase explique à merveille l’impression que procure l’immersion dans l'univers de l’artiste, visuellement aussi dérangeant que le deuxième « ni » dans son nom ou le « 9 » dans celui de sa galerie. En effet, l'australienne emploie toutes les techniques de l’hyperréalisme (utilisation de silicone, fibre de verre et véritables cheveux humains), mais les décline pour dépeindre des créatures directement issues de son monde onirique. Un style très singulier, même au sein de l’hyperréalisme, encore méconnu en France où elle n’a jamais exposé. Employons le mot exact, les personnages de Patricia Piccinini sont des monstres. Fourrure, viscosité, tentacules, nageoires, orifices gluants ou bourrelets de chair palpitante y sont donc omniprésents et confèrent à ces créatures imaginaires une vérité frappante. Leur vue provoque généralement dégoût, crainte et fascination. Cela n’est bien entendu pas le fruit du hasard et résulte des manigances de la sculptrice.